Appel à Communication

Ce colloque international a pour objectif de faire le point sur les travaux récents portant sur l’expérience des jeunes (adolescent.e.s et jeunes adultes) dans les médias sociaux. Les médias sociaux se multiplient (Facebook, Snapchat, Instagram, Twitter, Youtube, pour les principaux utilisés par les jeunes), et le temps passé dans leur fréquentation ne cesse d’augmenter. 

Pourtant, les conséquences des stratégies des plateformes de médias sociaux, si peu régulées, sont de plus en plus inquiétantes, comme la prolifération des discours de haine et discriminatoires, ou la diffusion démultipliée des croyances erronées au moyen d’algorithmes obscurs. Dans ce contexte, la thèse des effets forts des médias  connaît un regain d’intérêt, portée par les phénomènes médiatisés d’adhésion aux idéologies extrémistes (“radicalisation en ligne”) et falsificatrices (“théories du complot”).

De même, les comportements asociaux en ligne  (“cyberviolences”) font signe et il devient difficile de ne pas pointer la part de responsabilité des médias sociaux dans ces « pathologies » sociales. Autrement dit, aujourd’hui, les jeunes grandiraient dans un monde médiatique bien moins émancipateur et cohésif que celui de la décennie précédente. C’est au questionnement sur la réalité de ces affirmations et à la réflexion sur les conséquences éducatives des pratiques informationnelles et relationnelles juvéniles dans les médias sociaux que le colloque entend contribuer.

 

Axes thématiques

Les chercheur.euse.s des différentes disciplines des sciences humaines et sociales sont invité.e.s à soumettre des propositions de communications s’inscrivant dans l’un des trois axes thématiques suivants :

 

Axe 1 : Les effets des médias sociaux sur les pratiques informationnelles juvéniles

Axe 2 : Le point de vue des jeunes sur leurs pratiques relationnelles et informationnelles dans les médias sociaux

Axe 3 : Les stratégies de coping (faire face) aux contenus et pratiques ressentis comme violents par les jeunes, dans les médias sociaux

 

Un développement sur les implications éducatives des travaux présentés (éducation aux médias et à l’information, éducation à la santé, etc.) est attendu en fin de communication, quel que soit l’axe dans lequel la proposition de communication sera inscrite.

 

A titre indicatif, ci-dessous, une liste de questions qui pourront être abordées dans chacun des axes :  

 

Axe 1 - Effets des médias sociaux sur les pratiques informationnelles

Les discussions scientifiques autour des « effets »  des médias ne se sont jamais complètement éteintes comme en témoignent les rééditions augmentées des ouvrages sur la question. Elles connaissent même un regain de vigueur, en particulier du fait du passage des mass media aux mass self communication.  Dans cette double perspective, pourront être abordées les questions traditionnelles sur l’intensité des effets et celles, plus récentes, qui se rapportent à l’étendue de l’exposition informationnelle. On s’interrogera par exemple sur la pertinence, pour les plus jeunes, de considérer la problématique de l’enfermement dans une  “bulle informationnelle”, un déficit d’exposition à des vues divergentes. Plus largement, les médias sociaux reconfigurent-ils les pratiques d’information des jeunes : accroissement de l’intensité des pratiques d’information ? recherche d’autorités alternatives ? processus plus actif ou au contraire plus passif de négociation des messages persuasifs et/ou violents ?

Les pratiques d’information ne peuvent être dissociées de la question de la socialisation politique : les médias sociaux contribuent-ils à la socialisation politique des jeunes ? En termes d’accélération ? de forces contraires vis à vis de la socialisation politique familiale réputée jouer un rôle prépondérant ?

Enfin, dans le cadre de la thèse des effets des médias, on a tôt considéré l’existence de variations individuelles rendant plus ou moins sensibles aux effets des médias. On s’interrogera ici sur les jeunes les plus vulnérables aux messages persuasifs ou encore discriminatoires, particulièrement ceux appartenant à des groupes marginalisés.

 

Axe 2 - Le point de vue des jeunes sur leurs pratiques relationnelles et informationnelles dans les médias sociaux

Dans les discours de la société comme dans ceux de la recherche, les contextes en ligne sont généralement supposés être très importants dans le développement des adolescent.e.s mais encore aujourd’hui on n'en sait peu sur ce que ces pratiques en ligne signifient vraiment pour les adolescents et pour leur développement. Quel est le sens que les jeunes eux-mêmes donnent à leurs pratiques relationnelles ? Ces espaces de socialisation et lieux d’échanges en ligne que sont les réseaux sociaux sur l'internet offrent-ils toujours des conditions qui les rendent différents des autres contextes de vie où les adolescents interagissent et se développent ? Le regard de l’autre aide t-il  à construire et tester son identité ?

On s’interrogera de la même manière sur le sens attribué par les jeunes à l’information rencontrée dans les médias sociaux. Les travaux sur la réception de l’information, en particulier ceux développés au sein des Cultural Studies, réception de l’information en tous genres circulant dans les médias sociaux, pourront être ici proposés.

 

Axe 3 - Les stratégies de coping (faire face) aux contenus ou pratiques ressentis comme violents par les jeunes, dans les médias sociaux

Les caractéristiques de certains contextes en ligne, tels que Facebook en particulier, peuvent-ils toujours rendre les individus plus prudents à propos de ce qu'ils révèlent sur eux-mêmes ou leur faire cacher les aspects saillants de leur identité ? Parmi les stratégies de coping pour faire face au stress et/ou aux discriminations, quel est le rôle des pairs, de l’amitié, de l’humour (propre à ces âges) ? Y a -t-il des réponses genrées aux situations de stress et de discriminations ?

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